Un petit pas pour l’intéressement, un grand pas pour l’Etat
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De son pas lent, l’Etat vient de franchir une étape en permettant aux fonctionnaires de bénéficier de l’intéressement. Dix ans après la loi Fabius qui entrouvrait cette porte, quatre ans après le rapport de Michel Dieffenbacher, député que le Gouvernement avait missionné sur ce sujet, le Journal Officiel vient de publier le décret qui ouvre aux agents de l’Etat la possibilité d’un intéressement collectif.
Il y a deux raisons majeures de ce réjouir de ce décret :
-l’intéressement est collectif ; le décret parle d’un calcul par « service ». Depuis longtemps l’Etat bute sur la rémunération au mérite, qui va à l’encontre de l’idée que beaucoup de fonctionnaires se font du service public. L’intéressement surmonte cette difficulté, puisque chaque membre du service, quel que soit son poste, aura le même montant. Loin d’opposer les agents les uns aux autres, cette possibilité au contraire les soude dans le progrès.
- l’intéressement est efficace, toute l’expérience des entreprises le montre. Il contribue, et cela se prouve statistiquement, à améliorer la qualité, à augmenter l’efficacité, à réduire l’absentéisme.. Or il y a très peu de leviers permettant d’atteindre de tels objectifs dans le monde public, monde dans lequel on ne choisit pas ses collaborateurs, et où l’on n’a que très peu de prise sur leur rémunération et leur avenir professionnel. L’intéressement y sera donc d’autant plus efficace qu’il sera souvent le seul outil de responsabilisation.
Mais il y aussi une forte raison de s’inquiéter : tant de pages du Journal Officiel restent lettres mortes ! Nous tous, chefs d’entreprises, adhérents de Fondact, qui croyons aux vertus de l’intéressement, harcelons tous les fonctionnaires que nous pouvons connaître pour qu’ils se saisissent de cette chance que vient de leur offrir le JO ! Et laissons les hôpitaux, qui semblent les plus motivés avancer dans cette voie.